Grâce à la foi…

Obéissance à l'appel de Dieu...En vingt deux ans de sacerdoce, que de « oui » ai-je entendu à l’occasion de Baptêmes, de Confirmations, de Mariages, de Consécrations religieuses ou d’ordinations… Des « oui » dans l’engagement de la vie chrétienne, des « oui » pour servir Dieu à travers ses frères et sœurs, à travers des prises de responsabilités dans le monde ou à l’église.
Ainsi, ce petit mot « oui » introduit tant de fois à différents paliers de la vie et plus particulièrement au bonheur de faire famille.
Aujourd’hui, nous célébrons la fête de la sainte famille de Jésus, Marie et Joseph.
Selon le livre de la genèse, il nous faut remonter à l’alliance de Dieu avec Abraham pour mieux comprendre les événements de la nouvelle alliance que nous offre l’icône de Jésus, Marie et Joseph. En effet, « Abraham eut foi dans le Seigneur, et le Seigneur estima qu’il était juste. » Gn 15,6.
Notons qu’Abraham était dans le tourment d’un âge avancé sans une descendance de son épouse Sara. La concession de Sara à sa servante Agar a certes permis la naissance d’Ismaël, mais sans pour autant apporter la paix ou l’harmonie dans la famille d’Abraham.
C’est dans ce contexte d’imbroglio comme dans bien d’autres situations difficiles de la vie que l’auteur de la lettre aux hébreux nous invite à pratiquer le véritable pont de la vie : La Foi !
– Grâce à la foi, Abraham obéit à l’appel de Dieu.
– Grâce à la foi, Sara, malgré son âge, fut rendue capable d’avoir une descendance
– Grâce à la foi, quand il fut soumis à l’épreuve, Abraham offrit Isaac en sacrifice
Si l’auteur de la lettre aux hébreux s’adressait à des chrétiens persécutés, découragés, victimes de révolutions douces ou violentes… des chrétiens ballotés par l’expropriation de leur biens, tentés de ne plus fréquenter ce qui leur semblait les niaiseries des assemblées de prières. Le message qui se dégage clairement de la lettre aux hébreux, c’est que la foi n’est pas un « oui » statique, un « oui » gagné pour toujours. La foi, c’est « oui » dynamique, une marche en avant, une aventure avec le Seigneur, un évangile de l’espérance.
La foi, ce n’est pas le succès garanti, c’est l’assurance de surmonter toutes épreuves.
La foi, ce n’est pas un long fleuve tranquille, c’est la maîtrise de la navigation dans les eaux impétueuses. Ainsi quand la foi semble être en retard, c’est bien nous qui avons à mûrir ou à approfondir tel ou tel aspect de notre vie.
Quand la famille de l’évangile de Noël entre au temple pour obéir au rituel de la présentation de l’enfant Jésus, le rendez-vous de la foi, de l’espérance et de la charité éclate dans les cantiques du vieillard Syméon et de la prophétesse Anne. À bien entendre Anne et Syméon, la foi n’invite point à se reposer sur des lauriers :
– Selon Syméon, « cet enfant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël, il sera un signe de contradiction et toi, ton âme sera traversée d’un glaive… »
– Anne, « elle proclamait les louanges de Dieu et parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem. »
Familles chrétiennes, fils et filles de l’Église, grâce à la foi, nous avons été constitués pour être dans ce monde, au nom de l’évangile de Noël, signe d’amour, signe de contradiction et porte-flambeau d’espérance nouvelle.
Souvenons-nous toujours, de la beauté de notre premier « oui ».
Renouvelons sans cesse, la clarté de notre « oui », dans la miséricorde de Dieu.
Projetons-nous avec courage, dans les défis de la foi car Dieu est fidèle.

Ab Patrice S.