Contre la maladie et la mort…

Corps du Christ, amen!À l’ère de la pandémie qui court encore et encore, de variant en variant, la liturgie de la parole s’invite à notre méditation, en nous laissant entendre que « Dieu n’a pas fait la mort, il ne se réjouit pas de voir mourir les êtres vivants ». Dans la page de l’évangile, le Christ est en pleine activité pastorale, il guérit un malade, ressuscite un mort. Et pourtant, et encore aujourd’hui, tant d’hommes et de femmes sont encore malades, tant d’hommes et de femmes sont arrachés quotidiennement à notre affection. Pourquoi la maladie sous tant de formes continue de menacer la vie, pourquoi la mort continue de régner et de défier la victoire du Christ, l’éternel vivant?
Deux petites remarques assorties d’une note d’humour dans l’évangile nous oblige à la justesse de la clef de lecture pour répondre à nos deux questions :
– À la question de Jésus : « Qui a touché mes vêtements? », la réponse des disciples de Jésus nous montre bien qu’il y a un décalage dans la communication : « Tu vois bien la foule qui t’écrase, et tu demandes : « Qui m’a touché? » » Jésus ne se laisse donc pas distraire par le sensationnel de sa renommée. Tant de regards sont superficiels, sous le coup des émotions, tant de curieux ou de badauds sont imperméables à la grâce divine à portée de main. Dans quelles dispositions intérieures, allons-nous à la rencontre de Jésus? Simples curieux ou mus par la foi?
– La seconde remarque nous vient aussi des propos de Jésus : « Pourquoi cette agitation et ces pleurs? L’enfant n’est pas morte : elle dort. » Ici aussi, il y a de quoi étouffer un sourire. La fille de Jaïre est bel et bien morte cliniquement ou selon nos concepts humains. Comment comprendre Jésus quand il prétend que l’enfant dort? Serait-ce la clef de compréhension de l’affirmation du livre de la sagesse qui prétend que Dieu n’a pas fait la mort? Nous faut-il distinguer alors l’incontournable sommeil qui s’impose à notre humanité, de la certaine menace de la mort par le fait du péché?
De nos deux remarques qui précèdent, nous sommes invités en ce treizième dimanche du temps ordinaire, à nous laisser illuminer par la lumière de celui qui se réclame pour nous : « Le chemin, la vérité et la vie. » Dieu est vraiment contre la maladie et la mort. Dieu a pris parti pour la santé et la vie, en acte et en parole. Alors, affranchissons notre regard du cours extérieur de ce qui anime notre vie pour communier plus grandement aux biens intérieurs de la vie de Dieu en nous. Avons-nous idée du grand bien de chaque eucharistie dans chacune de nos vies? « Notre Seigneur Jésus-Christ; lui qui est riche, il s’est fait pauvre à cause de vous, pour que vous deveniez riches par sa pauvreté. »

Ab Patrice S.