Appelés et envoyés

Corps du Christ, amen!Ce quinzième dimanche du temps ordinaire, pendant cet été 2021, est une belle occasion de méditer sur la vie des appelés au service de Dieu et de leurs frères et sœurs.
De prime abord, l’évangile nous laisse entendre qu’il n’est point question de vocation obéissant à un portrait robot de personnes vertueuses, des élites intellectuelles ou avec des talents d’orateur. Autrement dit, aux appelés, il leur manque certainement ce qui leur sera donné pour l’accomplissement de la mission. Dans le parler français-ivoirien, on dit alors que Dieu n’appelle pas les capables mais qu’il rend capable, ceux et celles qu’il appelle : « Il leur donnait autorité sur les esprits impurs… »
Voici ce qui nous conduit ensuite à ne pas faire de confusion entre les dons reçus et ce qui serait nos propres moyens : « Il leur prescrivit de ne rien prendre pour la route… pas de pain, pas de sac, pas de pièce de monnaie dans leur ceinture. » La mission ne saurait reposer sur les prétentions de nos succès ou sur des moyens qui sont autres que ceux qu’engendre la sphère du Saint Esprit. Les appelés de Dieu sont missionnés pour la prédication de l’évangile, l’appel à la conversion et la manifestation du règne de Dieu : « Ils partirent, et proclamèrent qu’il fallait se convertir. Ils expulsaient beaucoup de démon, faisaient des onctions d’huile à de nombreux malades et les guérissaient. »
Enfin, la vie des appelés au service de Dieu obéit à la spiritualité de la tente qui s’implante et se défait pour d’autres horizons : « restez-y jusqu’à votre départ ». Arriver et partir, accueilli ou refoulé, le missionnaire de Dieu est appelé à faire chemin selon les appels de l’Esprit Saint.
C’est avec le prophète Amos que nous appréhendons mieux les poches de résistance à la vie des appelés de Dieu. « Si, dans une localité, on refuse de vous accueillir et de vous écouter, partez et secouez la poussière de vos pieds. » Ces recommandations du maître de la mission permettent de comprendre le cas Amos. Amos n’est pas accueilli, il est plutôt chassé du pays par le pouvoir religieux officiel inféodé au pouvoir politique. La réponse d’Amos nous éclaire sur le bon discernement de sa vocation et de sa mission : « Le Seigneur m’a saisi quand j’étais derrière le troupeau et c’est lui qui m’a dit : « Va, tu seras prophète. » Amos comme l’apôtre Pierre devant le grand conseil nous invitent à partager ceci : « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. »
Frères et sœurs, « vous avez reçu la marque du Saint Esprit ». Ce rappel que nous fait l’apôtre Paul dans sa lettre aux Éphésiens nous signifie qu’il n’y a pas d’appelé isolé. Appelés et envoyés, appelés et équipés, appelés et accueillis ou refoulés, nous sommes tous appelés selon le plan divin à participer à la louange de sa gloire : « Il nous a bénis et comblés des bénédictions de l’Esprit, au ciel, dans le Christ. Il nous a choisis, dans le Christ, avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints, immaculés devant lui, dans l’amour. »

Ab Patrice S.