À l’entame du carême, couverts de cendres, l’église a fait entendre à chacun de nous, cet appel : « Convertissez-vous et croyez à l’évangile ». À l’attention des catéchumènes, on dirait que c’est tout indiqué… Ils cheminent vers le baptême, ils découvrent l’évangile, en somme, ils sont appelés à renaître. Cependant, le dire à des baptisés de tous les âges, le dire à des hommes et des femmes munis des sacrements de l’église, il y a de quoi s’interroger, un temps soit peu.
Frères et sœurs, depuis le mercredi des cendres, c’est reparti pour la saison du carême 2021, encore et toujours dominée par l’actualité de la pandémie de la Covid19. Il nous faut refuser l’immobilisme ou la tentation de mettre notre foi, notre espérance ou notre charité en berne. Pour nous, nous réinventer, c’est convaincre que nous ne pouvons nous limiter à être des paquets de chair à contenter, à travers des services, dits essentiels. Selon le pape François, « le carême est un temps pour renouveler notre foi, notre espérance et notre charité. »
Si le carême est une voie royale de catéchèse pour nos catéchumènes désireux de suivre le Christ; « le chemin, la vérité et la vie », le pape François nous rappelle dans sa lettre pastorale que : « l ‘itinéraire du carême, comme l’itinéraire chrétien, est déjà entièrement placé sous la lumière de la résurrection, qui inspire les sentiments, les attitudes ainsi que les choix de ceux qui veulent suivre le Christ. »
Le Christ aujourd’hui, dans l’évangile de Marc, est présenté sous trois traits majeurs : D’abord Baptisé, puis Poussé par l’esprit au désert, enfin (après l’arrestation de Jean Baptiste), il part proclamer l’évangile de Dieu. De bout en bout, le Christ est vraiment obéissant.
C’est bien au baptême de Jésus que la voix du Père nous le révèle : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le ». Là déjà, les commandes, toutes les commandes sont à Dieu pour un décollage et un vol sous contrôle.
Poussé par l’Esprit de Dieu au désert, Jésus n’entreprend pas cette quarantaine au désert, sous une impulsion personnelle. Notre carême à nous aussi est avant tout, un appel de l’esprit de Dieu, avant d’être l’étalage de nos résolutions. Enfin, si au désert Jésus pouvait nous dire par son jeûne; « ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé et d’accomplir son oeuvre » Jn 4,34, nous notons que Jésus opère comme un grand vide de soi pour mieux porter ou annoncer efficacement la proximité du règne de Dieu. Et nous, de quoi allons-nous nous vider pour mieux accueillir ou mieux croire à l’évangile?
Frères et sœurs, Dieu veut sceller ou renouveler son alliance avec nous. N’ayons pas peur du possible ou nécessaire déluge à venir. « Voici que nous montons à Jérusalem… » Mt 20,18. Croyez à l’évangile!
Ab Patrice S.
