Ces plus petits de mes frères…

Ces plus petits de mes frères…Difficile de ne pas reconnaître Jésus, Roi de l’univers, comme un acteur résolu, de la lutte contre la pauvreté : « J’avais faim, soif, j’étais nu, étranger, malade ou en prison… » Toutes ces pauvretés de la condition humaine auraient des visages qui renvoient à Jésus lui-même.
Difficile de ne pas reconnaître Jésus, Roi de l’univers, comme un promoteur acharné du partage ou de la charité qui peut aller jusqu’au don de soi : « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » Partager, c’est épouser les valeurs de la solidarité qui garantissent à notre humanité de ne point se défigurer dans les laideurs de l’orgueil ou de l’égoïsme.
Enfin, difficile de ne pas reconnaître Jésus, Roi de l’univers, heureux de s’entourer de la cour royale de ses frères et sœurs en humanité : « Venez les bénis de mon Père, recevez en héritage le royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde. » Frères et sœurs, nous sommes un peuple de Rois qui célèbrent bien volontiers le Roi de l’univers.

Loin de nous l’idée de nous satisfaire ou de nous nourrir d’une espérance dans un monde à venir de justice et de paix. Jésus nous engage ici et maintenant, clairement et nettement, à la lutte pour l’élimination de la pauvreté, à la nécessité de la solidarité humaine et surtout à la dignité royale de notre humanité. Il n’est pas question de nousnourrir de bonnes intentions. D’ailleurs, le proverbe, ne dit-il pas que « l’enfer est pavé de bonnes intentions » et Jésus nous le dit dans l’évangile : « Ce n’est pas en me disant : “Seigneur, Seigneur !” qu’on entrera dans le royaume des Cieux, mais c’est en faisant la volonté de mon Père qui est aux cieux. » Mt 7,21
Aujourd’hui, Jésus nous laisse voir deux tableaux bien distincts. D’une part, ce que nous faisons ou ce que nous ne faisons pas et d’autre part, ce qui en découle en tant que récompense éternelle ou châtiment éternel.

Frères et sœurs, ne renonçons pas à notre dignité royale partagée avec le Christ afin qu’aucun semblable en humanité ne manque du nécessaire : Logement, nourriture, santé, éducation ou tout bien-être requis. Tout ceci ne doit pas être subordonné à la détention nécessaire de ressources financières mais bien à un droit simplement humain. Ce n’est pas encore la quête du nec plus extra du luxe !
Oui, nous avons vocation à épouser, selon Le prophète Ézéchiel, les traits majeurs du bon berger ou de l’amour de Dieu : « – Oracle du Seigneur Dieu. La brebis perdue, je la chercherai ; l’égarée, je la ramènerai. Celle qui est blessée, je la panserai. Celle qui est malade, je lui rendrai des forces. Celle qui est grasse et vigoureuse, je la garderai, je la ferai paître selon le droit. »

Attentionné, compatissant, bienveillant, charitable, aimable ou simplement solidaire au nom du Christ, je me dois, à travers, « les plus petits de mes frères », de prendre soin du Visage du Roi de l’univers. C’est ainsi que justice et amour s’embrassent pour que vienne le règne de Dieu.

Ab Patrice S.