Une lecture religieuse de l’histoire…

Nous gardons bien présent à l’esprit cette invitation du pape François, pour ce carême 2021 : « Voici que nous montons à Jérusalem… » Mt 20,18. En effet, « cet itinéraire chrétien, dit-il, est déjà entièrement placé sous la lumière de la résurrection, qui inspire les sentiments, les attitudes ainsi que les choix de ceux qui veulent suivre le Christ. »
Selon l’ardent vœu de Cyrus, roi de Perse, relayé par le livre des chroniques, « quiconque parmi vous fait partie de son peuple, que le Seigneur son Dieu soit avec lui, et qu’il monte à Jérusalem! »
Frères et sœurs, le livre des chroniques n’a pas failli à une pertinente lecture de l’histoire. Ainsi, nous relevons que si le Seigneur n’est pas infidèle à son alliance avec Israël, le peuple par contre, lui et ses dirigeants « multipliaient les infidélités, ils profanaient la maison que le Seigneur avait consacrée à Jérusalem. » Quelle lecture religieuse de l’histoire se dégage de ces chroniques?
D’abord, l’audace ou la grâce de la foi nous autorise à dire que quelles que soient les infidélités de l’homme, la miséricorde de Dieu lui est acquise assurément. Pour l’apôtre Paul, nous tenons cette lecture de l’histoire du projet de Dieu lui-même : « il a voulu ainsi montrer, au long des âges futurs, la richesse surabondante de sa grâce, par sa bonté pour nous dans le Christ Jésus. » En toutes circonstances, gardons-nous de sombrer dans le doute car « Dieu est riche en miséricorde; à cause du grand amour dont il nous a aimés. »
Ensuite, malgré l’exil à Babylone du peuple de Dieu, l’histoire nous laisse lire la fidélité de Dieu qui a suscité Cyrus, roi des Perses, victorieux de Babylone. Et l’apôtre peut ainsi conclure, « C’est bien par la grâce que vous êtes sauvés, et par le moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous, c’est un don de Dieu. Cela ne vient pas des actes : personne ne peut en tirer orgueil. » Saurons-nous reconnaître aujourd’hui, les personnes étrangères à notre foi, notre entourage ou notre nation et qui sont porteuses de l’évangile de l’espérance?
Enfin, la lecture religieuse de notre histoire, d’hier à aujourd’hui et pour toujours, dessine indiscutablement les traits du visage de Jésus. « Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. » C’est lui Jésus, notre Jérusalem, « Fils de l’homme élevé ». C’est lui Jésus, notre fidélité de Dieu, notre « Jugement ». C’est lui Jésus qui efface chaque faux pas et dessine chaque vrai pas de l’histoire de notre vie : « Celui qui fait la vérité vient à la lumière, pour qu,il soit manifeste que ses œuvres ont été accomplies en union avec Dieu. »

Ab Patrice S.