Foi et endurance…

Foi et endurance...

D’un dimanche à l’autre, la liturgie de la parole se propose de nourrir notre foi afin que les pas de nos vies nous inscrivent résolument, clairement et fidèlement à la suite du Christ.
A la suite du Christ, l’apôtre Paul nous invite à des pas accélérés, « courons avec endurance l’épreuve qui nous est proposée, les yeux fixés sur Jésus, qui est à l’origine et au terme de la foi. »

La foi, selon Louis Evely, « c’est un mélange de lumière et de ténèbres. » En effet, soutient-il, « celui qui n’a que lumière, est dans la vision, il n’est pas dans la foi. Celui qui n’a que ténèbres ne peut pas avoir la foi. » Voici qui illustre à souhait, l’invitation de l’apôtre Paul, et à l’endurance dans la course de la foi, et à la nécessité de fixer les yeux sur Jésus, origine et terme de la foi.
Selon le récit du livre du prophète Jérémie, l’homme de Dieu est victime de la machination de ses adversaires. Dans le péril à s’enfoncer dans la boue d’une citerne, Jérémie, l’endurant, doit sa vie sauve grâce aux bons offices d’un esclave africain(éthiopien) auprès du roi Sédécias. Heureuse endurance du prophète Jérémie !

Le bon conseil, à nous, prodigué par l’apôtre Paul, ce dimanche, se décline ainsi : « Méditez l’exemple de celui qui a enduré de la part des pécheurs une telle hostilité, et vous ne serez pas accablés par le découragement. » Notons clairement que quand nous manquons d’endurance, l’épreuve de la foi est bien vite refoulée ou abandonnée. Nous ne voulons ni doute, ni épreuve, ni échec. A nos pauvres yeux de missionnaire venu de si loin, notre splendide et radieuse église catholique aurait traversé une revolution douce… A présent, nous sommes à l’heure du désamour ou de la désaffection. Nos églises sont vendues et celles qui résistent ont du mal à se renouveler dans la chaîne des âges. La solennité de l’assomption ou les festivités pascales passent sans que le train de la vie au québec n’abandonne ses allures de routine. Dans ce grand trouble de notre vie missionnaire, nous nous interrogeons inlassablement : Pourquoi nier dans les ténèbres ce à quoi nous avons goûté dans la lumière ? Autrement dit, selon toujours Louis Evely, « Si vous avez la foi, c’est parce que vous avez eu des moments de lumière. »
Ce XX ème dimanche du temps ordinaire est celui qui nous laisse entendre la voix divine et ses prétentions bien au-dessus des légitimes affections humaines : « Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! »
C’est le feu sacré de Jésus qui se rencontre dans la vie d’hommes et de femmes consacrés à Dieu. C’est le feu sacré qui brûle et éclaire à travers les baptisés témoins contemporains du ressuscité. C’est enfin le feu sacré qui devrait se repandre par contagion à travers la vie des disciples-missionnaires du Christ.
Bon dimanche !