Trop peu pour trop bon…

Trop peu pour trop bon…Comme c’est curieux de voir tout le déploiement paradoxal du tout pour la partie. C’est Dieu qui ne cesse de frapper à la porte de ses créatures :

« Venez voici de l’eau ! Venez acheter et consommer … sans argent » C’est toujours Dieu qui sans cesse risque le premier pas avec nous : « Je m’engagerai envers vous par une alliance éternelle »

C’est ce même Dieu que le psalmiste reconnaît :

« Juste en toute ses voies, fidèle en tout ce qu’il fait. Il est proche de ceux qui l’invoquent, de tous ceux qui l’invoquent en vérité. »

Ainsi, à la question de savoir « qui pourra nous séparer de l’Amour du Christ ? » Non seulement nous apprécions le chapelet des possibles circonstances de la vie qui pourraient peser dans les relations entre Dieu et nous, mieux, nous notons que nos contradictions matérielles parlent aussi fort que nos questions spirituelles. Quand domine matériellement la détresse, l’angoisse, la persécution, la faim, le dénuement, le danger, le glaive…à qui allons-nous ? Quand domine spirituellement ou psychologiquement la mort, la vie, les puissances… à qui allons-nous ?

De quoi s’agit-il ?
Il n’est pas ici, seulement question d’opposer l’incommensurable richesse de Dieu à la pauvreté ou aux limites de notre humanité. Il s’agit plus profondément de savoir lire comment Dieu devient pauvre pour nous enrichir tous. 2Co 8,9. Ainsi, l’humanité devient la route de Dieu, la voix de Dieu, le visage de Dieu.
Le décor du commerce entre Dieu et nous est alors planté par la lecture du livre du prophète Isaïe : « Venez, acheter et consommer… » Et si un doute subsistait à l’offre de Dieu, alors il déclare clairement : « Même si vous n’avez pas d’argent. »

Dieu nous invite au rendez-vous de la gratuité ! C’est le vrai rendez-vous de l’amour parce que de notre trop peu, nous sommes conviés à la table du trop bon. Même si nos comptes s’orientent vers des calculs qui nous sont favorables, Dieu nous interrogent : « Pourquoi dépenser votre argent pour ce qui ne nourrit pas, vous fatiguer pour ce qui ne rassasie pas ? » Notre vrai bonheur est définitivement ailleurs que dans les retenus ou les probabilités de nos calculs. Nous devons faire le voyage de notre trop peu pour la totale communion à la table du Dieu trop bon.

La multiplication des pains est l’illustration de notre trop peu : « Nous n’avons là que cinq pains et deux poissons. » En acceptant de les mettre à la disposition du Christ, en acceptant de les offrir en partage, nous rendons possible le miracle de Dieu dans nos vies. Y a-t-il encore en notre cœur, un quelconque doute sur la bonté de Dieu, qui nous garderait prisonnier de notre trop peu ?

Ab Patrice S.