L’intelligence du coeur…

L'intelligence du coeur…L’histoire trouble de notre monde politique, économique ou religieux avec ses pentes et ses collines d’aujourd’hui, menace régulièrement le devenir de notre humanité. La cacophonie de la communication tonitruante pour juguler la pandémie en cours pourrait laisser perplexe. Le désert de la solitude des malades, des aînés, des veuves ou des pauvres en arrache à notre dignité humaine. Tous ces sombres aspects de notre vie humaine par nos chemins tortueux sont loin de laisser notre Dieu indifférent.

« Parlez au cœur de Jérusalem », tel est le projet de Dieu. Cette personnification de Jérusalem, nous interpelle particulièrement en ce deuxième dimanche de l’avent. Et si Dieu voulait nous parler, avec le psalmiste, pourrions-nous répondre ainsi : « J’écoute : que dira le Seigneur Dieu? Ce qu’il dit, c’est la paix pour son peuple et ses fidèles. » Ps 84,9.

La bonne nouvelle de ce jour s’articule entre l’offre de la consolation divine et la conversion qui doit en découler. De plus en plus, nos jeunes n’ont plus le minimum de la culture religieuse, nos adultes ont certes encore recours aux services d’Église mais dans le quotidien de la vie, ils évoluent parallèlement à l’Église. Tant d’exils nous éloignent de Dieu, et pourtant, nous l’entendons dire aujourd’hui encore : « Consolez, consolez mon peuple ».

Concrètement, Dieu dévoile sa compassion au bénéfice de son peuple sous les traits du berger : «Il fait paître son troupeau, son bras rassemble les agneaux, il les porte sur son cœur, il mène les brebis qui allaitent. » Voici autant de soins qui montrent la proximité, la solidarité et la bonté de Dieu pour son peuple. Peu importe notre péché ou notre exil, Dieu ne nous abandonne jamais. Au contraire, il s’engage à nous libérer de toute captivité. Sa tendresse ne peut que débouter toutes nos adversités. Selon l’apôtre Pierre, Dieu « prend patience envers vous, car il ne veut pas en laisser quelques-uns se perdre, mais il veut que tous parviennent à la conversion. »
La conversion, c’est l’aboutissement nécessaire de la consolation divine. Et si la voix de Jean Baptiste retentit dans le désert, c’est justement pour rejoindre l’intelligence du cœur de tout auditeur : « Moi je vous ai baptisés dans l’eau; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. »

Mon frère, ma sœur, si Dieu lui-même nous porte sur son cœur, demandons lui ceci : « ne laisse pas le souci de nos tâches présentes entraver notre marche à la rencontre de ton Fils; mais éveille en nous l’intelligence du coeur… »

Ab Patrice S.