Le temps additionnel…

Notre monde de compétition nous laisse voir combien de fois le temps est précieux. Nos athlètes sportifs se battent jusqu’au bout du temps qui leur est imparti, nos compétiteurs financiers ont fini par nous convaincre que le temps, c’est de l’argent, et nos acteurs politiques ont toujours le souci d’avoir une longueur d’avance sur tous leurs concurrents.
Vraiment « le temps est limité » ! Qu’en est-il pour nous, chrétiens ou croyants, en ces temps incertains de la pandémie de la covid19 ?
Quand Jonas parcourt « Ninive, une ville extraordinairement grande », un double enjeu temporel se dessine dans l’urgence :
– Annoncer à temps la menace qui guette les habitants de Ninive et appeler toute la ville à la conversion : « Encore quarante jours, et Ninive sera détruite. »
– « Aussitôt, les gens de Ninive crurent en Dieu. » L’adverbe aussitôt rend éloquemment la promptitude à la conversion de tous les ninivites.
Quand on sait mettre à profit le temps qui nous est imparti, on peut changer le cours des choses. Temps de carême ou temps additionnel, l’histoire de Jonas et des ninivites nous enseigne que Dieu peut menacer de ruine et finalement ne pas mettre sa menace à exécution.
Avons-nous déjà entendu ceci : « Convertissez-vous et croyez à l’évangile. » ?
Oui, « le temps est limité » nous dit l’apôtre Paul. Et si nous étions capables de la sagesse qui se dégage de l’usage du temps qui nous est accordé. Et si nous étions capables de refuser de nous installer dans les conforts du temps qui passe. Et si nous étions capables de comprendre « qu’il passe ce monde tel que nous le voyons. »
Paul nous invite à un exercice bien difficile. En fait, il nous invite à bien comprendre que le temps nous est donné sous condition d’un retrait toujours possible. Autrement dit, quiconque met sa confiance en un mortel ou en un sujet du temps, court certainement à sa propre ruine. (Jr 17,5)
L’urgence du temps est au rendez-vous dans l’évangile du jour. Alors que Jean Baptiste est arrêté, Jésus est loin de tergiverser à se demander que faire : « Il partit pour la Galilée proclamer l’Évangile de Dieu. » Il n’y a pas de temps à perdre. Mon frère, ma sœur, comprends bien que nous ne sommes pas dans la frénésie que susciterait l’imminence du temps ou autres menaces et agitations provoquées par de vrais faux-prophètes. Dans la sérénité et en toute responsabilité, Jésus nous laisse entendre ceci : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’évangile. »

Ab Patrice S.