La manne aujourd’hui…

La manne aujourd’hui…

« Le pain qui est descendu du ciel, il n’est pas comme celui que les pères ont mangé. Eux, ils sont morts; celui qui mange ce pain vivra éternellement. »

Si la manne d’hier a nourri le corps humain afin de l’aider à entendre ou à mieux communier au message divin, selon Moïse : « pour que tu saches que l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche du Seigneur. »

La manne d’aujourd’hui se veut, non seulement, « le pain descendu du ciel », mieux, un tout autre pain, selon Jésus lui-même : « Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. »

Hier, au désert, Moïse a rappelé au peuple d’Israël que Dieu l’a éprouvé :

– Souviens-toi de la longue marche pendant quarante années dans le désert… imposée pour te faire passer par la pauvreté

– Il t’a fait sentir la faim, et il t’a donné à manger la manne…

Aujourd’hui, l’actualité de la pandémie du coronavirus, pour une durée indéterminée, continue de nous tenir en haleine avec ses statistiques. Infectés ou affectés, la pandémie que nous traversons, depuis la mi-mars 2020, maintient nos églises encore fermées. Et nous nous ingénions à faire comprendre au peuple de Dieu qu’il pourrait se nourrir ou vivre de la communion spirituelle, par le truchement des eucharisties ou autres célébrations hébergées sur la virtuelle toile numérique ou la télévision.

La pandémie en cours est humiliante et traumatisante pour notre prétendu monde moderne. Quelle est pour nous, l’offre de pain, en réponse à nos misères ? Quelle offre pourrait apaiser notre faim et notre soif, dans ce tourbillon de nos interrogations ?

Beaucoup parmi nous n’adhèrent pas à la prière : « Notre Père, donne-nous notre pain de ce jour… » et ils s’interrogent pourquoi demander à Dieu, le pain que nous avons à portée de main ? Beaucoup parmi nous sont gagnés par la lassitude de l’attente de l’ouverture des églises. Comment fièrement et joyeusement célébrer le saint sacrement du corps et du sang de notre Seigneur Jésus-Christ, sans la présence des fidèles du Christ ?

La manne d’hier a relevé lsraël dans le désert parce qu’elle était à la fois parole de Dieu et aliment corporel en réponse à sa misère humaine. Les israélites ne savaient plus vers qui se tourner dans ce désert. Heureux étaient-ils, invités au Pain du ciel et à la Parole de Dieu qui ne font qu’un.

La manne d’aujourd’hui, est de loin plus achevée et plus porteuse de vie : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. » Au-delà d’être un aliment pour l’immédiat de toutes nos misères humaines, le corps et le sang du Christ nous inscrivent dans une perspective d’éternité.

Affamés et assoiffés de notre monde moderne, qu’attendons-nous pour nous jeter dans les bras de notre Dieu qui s’offre à nous dans chaque eucharistie. Quand nous renouerons avec la possibilité de nos assemblées eucharistiques, nous n’aurons plus de communion banale, car nous dit Jésus, « celui qui me mange, lui aussi vivra par moi. »

Ab Patrice S.