La maison de Dieu…

La maison de Dieu…Comment en vient-on à s’accoutumer à entendre dire qu’une église est en vente ou qu’elle est vendue à un montant symbolique ? Comment les descendants d’un peuple de souche chrétienne arrivent-ils insidieusement à vouloir s’affranchir ou s’éloigner de la religion, tout au moins de l’Église ? Comment des festivités chrétiennes qui ont naguère supplanté des pratiques païennes, en viennent-elles à être réduites par exemple à « la magie de Noël » ?
En cet ultime dimanche de l’avent, les portes de Noël sont bien proches de nous. Dans cette effervescence, que même les appels contextuels sanitaires et sécuritaires n’ont pu totalement mettre sous l’éteignoire, il nous semble que la Noël 2020 devrait plutôt s’illuminer de la clarté d’un feu intérieur. Autrement dit, n’est-il pas grand temps de faire place à la Noël qui fait rencontrer Dieu ? Ou plus précisement, quelle est la maison que nous devons illuminer par le concours de notre génie humain et surtout par l’œuvre de la grâce divine ?
David, au sommet de sa gouvernance, voulait bâtir une maison pour Dieu. Le refus catégorique de Dieu nous enseigne qu’il refuse l’inversion des rôles : « C’est moi qui t’ai pris au pâturage… je t’ai fait un nom aussi grand que celui des plus grands de la terre. » Vraiment, quand l’homme veut se faire bienfaiteur à Dieu, il peut se tromper. Point besoin de s’imaginer comment mener Dieu ou même le contenter par les œuvres de nos mains. Ainsi, le prophète Nathan peut dire à David : « Le Seigneur t’annonce qu’il te fera lui-même une maison. » Dieu est l’unique, l’original et vrai bienfaiteur. Dieu veut offrir à David, la maison de son dessein; la lignée d’une descendance : « Ta maison et ta royauté subsisteront toujours devant moi… »
Mon frère, ma sœur si David est dans la main de Dieu, et toi ?
Le chant du psaume de ce jour nous situe sur les rôles entre Dieu et David : « J’établirai ta dynastie pour toujours, je te bâtis un trône pour la suite des âges. » Nous comprenons pour notre part que Dieu veut écrire, à travers nos humbles vies, non pas des desseins de grandeurs mondaines mais bien plutôt, de vrais chemins de bonheur.
Au cœur de cette longue phrase conclusive de la lettre aux romains, Paul, l’apôtre des nations, nous partage ce qui pourrait être l’aboutissement heureux de son apostolat : « Toutes les nations pour les amener à l’obéissance de la foi ». Avec Paul, pouvons-nous rêver d’un peuple qui écoute Dieu, un peuple qui se reconnaît en Dieu, un peuple dont la confiance est en Dieu, un peuple qui fait le choix d’obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes ?
« Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. » Ces paroles de l’ange à Marie ouvrent définitivement pour notre humanité, une sublime histoire d’amour qui unit le divin et l’humain. Des légitimes questions peuvent surgir çà et là, mais ce qui compte en définitive, c’est ce que Dieu nous apprend par son ange : « Marie… Voici que tu vas concevoir et enfanter un Fils, tu lui donneras le nom de Jésus… Il règnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin… Rien n’est impossible à Dieu »
Frères et sœurs, la maison de Dieu vient s’implanter chez nous à Noël. Où va-t-elle être illuminée aux mille couleurs de la foi, de l’espérance et de la charité ?
Dans la tourmente des interrogations qui sont les nôtres, autour du devenir de nos églises, que nous inspire la liturgie de ce dernier dimanche de l’avent ?
Oserons-nous répondre à l’instar de Marie : « Voici la servante du Seigneur; que tout m’advienne selon ta parole. »

Ab Patrice S.