D’un dimanche à l’autre…03

Être premier…
 » Ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand. »
Sur la ligne de départ de la rentrée scolaire, universitaire, politique ou pastorale, chaque protagoniste nourrit légitimement l’ambition d’être Premier ! Nos compétitions mondaines sont ainsi établies. Bien que tous soient sur la même ligne de départ, les potentialités sont loin d’être nivelées ou égales… « On veut bien », finit par se dessiner dans les proportions de « ce qu’on peut » ou de ce que la providence divine, appelée la chance par d’autres, nous fait vivre.
Saint Jacques soutient dans son épître que nos compétitions sont minées par  » la jalousie et les rivalités qui mènent au désordre et à toutes sortes d’actions malfaisantes. » Le pape François dans l’antre de la mafia en Sicile, déplorait ceci :  » Combien de fois dans les communautés religieuses, il n’y a pas de pardon, il y a des commérages, il y a des jalousies… nous pensons à beaucoup de prêtres et à de nombreuses communautés où l’on se hait comme des ennemis, pour la compétition, la jalousie, les carriéristes… ce n’est pas chrétien ! »
En effet, de l’avis de l’auteur du livre de la sagesse, quand on en vient à méditer le mal dans son cœur, loin de s’employer à mener le bon combat, on devient intrigant, comploteur et finalement, follement en posture de défiance vis-à-vis de Dieu. Vraiment, comment être premier ?
Être premier, quand Jésus nous parle d’être  » livré aux mains des hommes « ,
Être premier, quand Jésus fait chemin avec nous,
Être premier, quand Jésus nous demande d’être  » le dernier de tous et le serviteur de tous « .

Frères et sœurs, être grand et puissant s’oppose à la patience et à la douceur de Jésus. Dieu, le plus grand, le tout-puissant, ne s’est-il pas abaissé en Jésus, n’est-il pas venu chez nous en humanité pour nous servir la divinité ?
L’humour de Dieu que j’aime beaucoup, au-delà des paroles, nous laisse voir dans les actes de Jésus, le bon sens de Dieu, la préséance divine :  » Prenant un enfant, il le plaça au milieu d’eux, l’embrassa…  »
Être dernier et serviteur, c’est renoncer à soi-même, au sens de mourir même à nos légitimes aspirations pour vivre le bonheur et la joie de l’amour dans le pardon, le partage et le don gratuits.
Être dernier et serviteur, c’est prendre sa croix, vivre désormais toutes souffrances non plus en victime résignée ou en plaintes et complaintes, mais bien en offrande de salut.
Enfin, être dernier et serviteur, c’est être comme un enfant, disposé à tout recevoir… capable de s’émerveiller de la grâce de Dieu qui conduit à être  » pacifique, bienveillant, conciliant, plein de miséricorde, sans parti pris , sans hypocrisie. »

Bon dimanche… Je vous aime.