Depuis la nuit des temps, Dieu se manifeste. Selon l’épître aux hébreux, « à bien des reprises et de bien des manières, Dieu, dans le passé a parlé à nos pères par les prophètes; mais à la fin, en ces jours où nous sommes, il nous a parlé par son Fils… » He 1, 1-2
En cette épiphanie, nous sommes à l’ère de l’ultime parole de Dieu ou précisément, dans la plénitude des temps qui ouvre à la plénitude de l’expression de Dieu.
Hier, le prophète Isaïe nous laissait entendre que « les nations marcheront vers Ta lumière, et les rois vers la clarté de Ton aurore… » Cette prophétie, soigneusement, a tissé la toile de notre histoire avec Dieu. Ainsi, ce futur prophétique a fini par se loger dans le rétroviseur de notre histoire du Salut. « Tous les gens de Saba viendront, apportant l’or et l’encens; ils annonceront les exploits du Seigneur. »
Aujourd’hui, au-delà de notre octave de la nativité, « quand fut arrivé le huitième jour, celui de la circoncision, l’enfant reçut le nom de Jésus, le nom que l’ange lui avait donné avant sa conception. » Lc 2,21 Puis « les parents de Jésus l’amenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur… »
Successivement, la naissance du Seigneur a ravi les anges et les bergers, la présentation du Seigneur a accompli l’attente du vieillard Syméon et de la prophétesse Anne. Et à présent, la belle et grande visite des mages nous ouvre à la communion de tous les peuples pour adorer « le roi des juifs qui vient de naître ». Guidés par l’étoile, éclairés par la parole de Dieu, mus par l’inspiration divine, les mages « entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère, et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. » Mt 2,11 Quel beau geste de foi, de louange et d’adoration au Dieu Saint. Les présents de nos mages soulignent la royauté de Jésus à travers l’or. À la question de Pilate : « Alors, tu es roi ? » Jésus répondit : « C’est toi-même qui dis que je suis roi. Moi, je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix. » Jn 18,37
Les dons de la myrrhe et de l’encens par les mages nous mènent déjà au cœur des événements de notre foi : Mort et résurrection du Christ. Déjà s’exhale le baume, l’ennivrant parfum des vicissitudes d’une humanité portée par un enfant nouveau-né. Ainsi, Pilate avait rédigé un écriteau qu’il fit placer sur la croix, il était écrit « Jésus le Nazaréen, Roi des Juifs » Jn 19,19
De la mangeoire qui lui a servi de berceau pour recevoir les hommages des mages, c’est sur la croix que va s’étaler Jésus, notre Dieu, qui ne cesse de se manifester à notre humanité. Désormais, la croix de Jésus se dresse fièrement dans notre monde pour le salut de notre humanité.
Où trouvons-nous aujourd’hui les lieux de manifestation de notre Seigneur ? Aucun confinement ne convient à notre Seigneur : Ni dans l’église ni hors de l’église. C’est au cœur de la vie des femmes et des hommes que Dieu se manifeste inlassablement. « J’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi ! » Mt 25, 35-36
Savons-nous encore nous prosterner devant la manifestation de Dieu ? En effet, le danger qui pourrait nous menacer, c’est celui de notre autosatisfaction. Autrement dit, « Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi. » Mt 15,8
Quel trésor porte notre vie d’aujourd’hui, à la rencontre du Sauveur ? Osons nous inscrire dans le fiat de Marie, la mère de Dieu, afin qu’en ce nouvel an 2021, nous trouvions grâce aux yeux du Seigneur.
Ab Patrice S.
