Au nom du Père…

Au nom du PèreCette fin de semaine, la liturgie nous invite à célébrer le baptême du Seigneur. C’est aussi l’ultime célébration des festivités de la nativité. À travers nos célébrations de Noël, Dieu nous a manifesté son amour. Les pauvres bergers ont été invités à mêler leurs voix à celles des anges pour chanter la gloire de Dieu. Puis, des étrangers venus de l’orient, guidés par une étoile et surtout, orientés par la parole de Dieu, ont rendu à Jésus un hommage de reconnaissance, d’adoration et d’illumination. Enfin, au baptême de Jésus, des précédentes manifestations physiques de Jésus, nous aboutissons à la dimension de sa manifestation spirituelle : « Il y eut une voix venant des cieux : « Tu es mon Fils bien-aimé; en toi, je trouve ma joie. »
Après le baptême volontaire de Jésus par Jean, une nouvelle signification du baptême se déploie ainsi sous nos yeux. À partir du baptême de Jésus, un nouveau plan d’action divin s’ouvre à nous :
– Tout baptisé reçoit l’Esprit d’en haut,
– Et tout baptisé renaît enfant de Dieu.
C’est Jésus lui-même qui inaugure pour nous, ce double aspect de la vie chrétienne qui prend sa source dans le baptême.
D’abord, l’eau n’est plus seulement un élément symbolique du baptême qui pourrait renvoyer à des vertus de purification ou de nutrition. Désormais, l’eau fait partie pleinement du sacrement pour quiconque devient chrétien : « À moins de naître de l’eau et de l’esprit saint » Jn 3,5
L’eau est aussi l’image de cette grâce dispensée d’en haut sans laquelle le sol demeure aride, tout comme le cœur humain qui ne se laisse pas irriguer : « Ainsi parle le Seigneur, vous tous qui avez soif, venez, voici de l’eau ! » Is 55,1.
Quand tout ce qu’on peut acheter avec de l’argent « ne nourrit pas » et « ne rassasie pas », Dieu nous laisse bien comprendre qu’avec lui, il n’y a pas de troc, aucun deal ne peut prospérer. Tout est grâce !
Selon le prophète Isaïe, il nous faut accueillir les dons de Dieu comme la pluie qui tombe du ciel pour féconder la terre. Il nous faut vraiment accueillir la parole de Dieu afin de pouvoir lui parler et lui plaire. Il nous faut accueillir l’esprit de Dieu afin de pouvoir renaître pour lui.
Ensuite, l’Esprit de Dieu, le maître d’ouvrage a conduit Jésus à la plénitude de la joie de son Père : « Il aima les siens, il les aima jusqu’au bout » Jn 13,1
« En effet, ils sont trois qui rendent témoignage, l’Esprit, l’eau et le sang » soutient l’épître de Jean. En effet, sur la croix , de son côté transpercé, le Christ laissa couler : « l’eau et le sang » Jn 19,34. Désormais, tout baptisé est uni au Christ pour être conduit par l’Esprit à rendre témoignage à Dieu.
Enfin, ce que Jésus a vécu dans le baptême des eaux du Jourdain, il nous permet de le vivre gracieusement par la foi: Se laisser gouverner par l’Esprit afin de mieux entendre la voix du Père pour être à notre tour, dans une relation filiale, cause de la Joie du Père. Aujourd’hui, Jésus invite tous ses frères et sœurs baptisés à émarger au nombre des vainqueurs du monde.
Mon frère, ma sœur, ton baptême appartient-il au passé, est-il désactivé par ta vie ou est-il encore d’actualité ?
Mon frère, ma sœur, comment accueilles-tu, aujourd’hui, les dons de Dieu et quelle est la signature de ton témoignage de vie chrétienne ?
Au nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit, demeure béni (e).

Ab Patrice S.